AUSSTELLUNG
INSTITUT FRANCAIS DE GRAZ
Holger Neuwirth
MALEREI & GRAFIK / 11. MÄRZ - 3. APRIL 1967

Sur les ruines de la peinture traditionnelle, les jeunes peintres du 20e siècle édifient patiemment, inlassablement, une peinture nouvelle une peinture "jamais vue". Alors que la peinture d'autrefois se transmettait de maitre à élève, alors qu'un style naissait et s'epanuissait dans la vie commune de l'atelier. dominé par une personnalité plus forte que les autres, de nos jours chaque peintre isolé, projette sur la toile les éléments de sa personnalité. C'est ainsi qu'après l'ascèse du cubisme et de la peinture abstraite, ous assistons à n élan de la peinture vers un lyrisme ardent, une transformation de cet art en une expression de la personne humaine, un peu comme la musique l'est dans le domaine sonore.

C'est sous le eigne du CHANT que nous voudrions placer les oeuvres du peintre grazois Holger Neuwirth que nous exposons à l'Institut. Bien sûr, il ne s'agit pas avec Neuwirth de faire concurrence a la musique. Mais cet enchantement de la couleur, ce rythme chaleureux et profondément vivant que l'on sent dans chacune de ses toiles et chacune de ses lithographies sont la traduction visible, presque palpable, d'une émotion intérieure.

Les tableaux de Neuwirth ne représent pas, ils expriment. Prenons par exemple l'autoportrait. Certes, nons pouvons voir, dans la partie supérieure du tableau, émerger deux yeux (bleu-gris) autour desquels un visage semble s'organiser. Mais la n'est pas le tableau: ce portrait, c'est celui de la joie des couleurs, de leur élan qui traverse la toile, des couleurs qui chantent un hymne à la jeunesse et à l'indépendance. Ces verts, ces bleus, ces jaunes ne sont pas ceux de Ligist, où le tableau a été peint, mais ceux qui chantent dans l'ame de l'artiste.

De même dans "l'Eternel Retour", peint dans l'île de Luschin, mais qui a été inspiré par cette île mystérieuse du film de Cocteau où le Tristan moderne vient mourir. De même enfin dans la série des lithographies inspirées par l'opéra " Die Ausflüge des Herrn Broucek" de Janacek. Rien n'est plus contraire à un décor que ces enchevêtrement de courbes, ces jeux souples et vigoureux de couleurs ardentes.Ce que nous avons devant nous, attaché sur ce mur, c'est l'univers si proche et si différent d'un homme qui a la rare chance et le courage de pouvoir exprimer ce qu'il sent et ce qu'il aime. Pouvoir ainsi livrer à nous, le public, une intériorité secrète sans la trahir, c'est le privilège d'un vrai peintre qui s'est forgé lui même les moyens picturaux de son art, et chez qui la maîtrise technique est venue admirablement servir la flamme intérieure.

Gilbert Schricke



Selbstporträt im Grünen

Herr Broucek

Etherea

Wolkengrau